Philippe 1er d'Orléans
1640 - 1701



Philippe 1er d'Orléans



Deuxième fils d'Anne d'Autriche et de Louis XIII, Philippe 1er d'Orléans naquit à Saint-Germain-en-Laye le 21 septembre 1640. Frère cadet de deux ans de Louis XIV, il porta, à partir de l'avènement de celui-ci, le titre de Monsieur.

En 1660, Philippe duc d'Anjou devint duc d'Orléans à la mort de son oncle Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII. Il fut aussi duc de Chartres, de Valois, de Némours et de Montpensier.

Le Cardinal Mazarin décida de lui soumettre une éducation "de fille" en évitant tout ce qui pourrait lui donner un attrait pour le pouvoir. Il souhaitait ainsi éviter que Philippe conspire contre son frère pour obtenir le pouvoir comme l'avait fait jadis son oncle Gaston envers son frère Louis XIII. François La Mothe Le Vayer, grand humaniste éclairé et reconnu, devint son précepteur et fut ainsi chargé de son éducation. Philippe eut ainsi une grande érudition et une ouverture d'esprit digne de son mentor.

Il ne cacha nullement son attirance pour les costumes féminins, affichant même son "amitié" pour les nombreux mignons de sa suite, tel que le chevalier de Lorraine.

Déjà éclipsé par le tempérament trempé de son grand frère, il fut, de plus, raillé par la Cour sur son physique beaucoup moins gracieux que son aîné. Philippe était petit et rond, de chevelure brune, au visage long et mince avec un nez trop long, une bouche trop petite et une mauvaise dentition. La Cour, toujours aussi sournoise et cruelle, se moquait de ses extravagances vestimentaires. Philippe abusait du parfum, poudré comme une coquette, et ne portait que des talons hauts. La Cour exprima son dédain envers son homosexualité et considéra ses fêtes organisées en son château de Saint-Cloud, choquantes.

Philippe 1er d'Orléans par Michel II Corneille

Philippe 1er d'Orléans par Michel II Corneille
(exposé au Château de Versailles - © Au 17ème siècle)

Fin connaisseur de l'étiquette et du protocole, Louis XIV l'interrogeait fréquemment à ce sujet.

Il fut un bon chef de guerre, excellant pendant les campagnes de Flandres et de Hollande en 1667 et 1672, surtout au cours de la guerre de Hollande, où il réussit à battre le prince d'Orange à Cassel (1677) conquérant ainsi Saint-Omer. Néanmoins, Louis XIV se méfiait de lui et l'écarta de tout commandement. À l'âge de 38 ans, il fut astreint à mettre un terme à sa brève carrière militaire qui faisait ombrage à son frère. Philippe ne s'en émut à peine et s'abandonna voluptueusement au plaisir et au jeu, même si ses pertes furent telles qu'il fut obligé de mettre en gage les plus beaux (et les plus chers) de ses bijoux.

Il se maria deux fois, d'abord avec Henriette-Anne d'Angleterre, belle et spirituelle qui fut la maîtresse du Roi et comme les bruits sur leur liaison couraient, celle-ci y mis fin en présentant à Louis XIV, Louise de Lavallière. Henriette-Anne mourut soudainement en 1670 (peut-être par empoisonnement et une rumeur couru que Philippe aurait laissé ses favoris l'empoisonner). Ils eurent trois enfants, Marie-Louise (1662-1689), Philippe-Charles (1664-1666) et Anne (1669-1728).

Il se remaria ensuite le 21 novembre 1672 avec Charlotte-Elisabeth von Wittelsbach-Simmern. La princesse Palatine donna naissance à deux enfants, Philippe II, le futur Régent (1674-1723) et Élisabeth princesse d'Orléans (1676-1744).

La princesse Palatine continua une correspondance assidue avec ses proches. Dans une lettre qu'elle adressa à la duchesse de Hanovre, elle écrivit :

" Monsieur est débauché et son unique application est de me rendre de mauvais offices auprès du roi, de me mépriser partout, de recommander ses favoris et d'obtenir pour eux de Sa Majesté toutes sortes de bons traitements et de faveurs. Quant à ses enfants, il n'y songe pas. "

" Mon époux n'aimait que le jeu, la table et la parure. Assurément, il dansait bien, mais à la manière des femmes ; il ne pouvait pas danser comme un homme à cause de ses souliers à talons hauts. "

Mais malgré sa rancoeur à son égard, elle reconnut
" Monsieur est le meilleur homme du monde. "

En 1700, lors de l'affaire de succession du Roi d'Espagne Charles II, celui-ci désigna sur son testament le duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, futur Philippe V. Philippe d'Orléans contesta vivement et vainement cette décision. Il considérait tenir des droits directs sur la couronne d'Espagne, étant fils d'Anne d'Autriche, tante de Charles II.

Philippe d'Orléans mourut à Saint-Cloud le 9 juin 1701.

Biographie écrite par Karine Merdrignac.
Mise en ligne le 12/04/2006

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