Jean Racine
1639 - 1699



Jean Racine par De Troy

Jean Racine par De Troy



Jean Racine, fils de Jean Racine, procureur au bailliage et de Jeanne Sconin, naquit le 22 décembre 1639 à la Ferté-Milon. Sa mère, Jeanne Sconin mourut le 28 janvier 1641, soit quelques jours seulement après la naissance de sa soeur, Marie Racine.

Le 4 novembre 1642, le père de Jean Racine se remaria avec Madeleine Vol, la fille de Jean Vol, notaire de Ferté-Milon, alors âgée de vingt-trois ans. Le mariage ne dura point car la mort emporta brutalement Jean Racine, le 6 février 1643, à l'âge de vingt-huit ans. À sa mort, sa charge de procureur fut rachetée par son beau-père, Jean Vol. Madeleine Vol, sa toute jeune veuve, refusa ses biens, et se remaria quelques années après. Les deux orphelins, Jean et Marie Racine, furent alors élevés séparément, Jean étant recueilli par ses grands-parents paternels, Jean Racine et son épouse Marie des Moulins et sa soeur, Marie, par son grand-père maternel, Pierre Sconin.

En septembre 1649, Jean Racine, le grand-père tant aimé de Racine, mourut. Quelques temps après, sa veuve, Marie des Moulins partit pour l'Abbaye de Port Royal, où se trouvait déjà sa fille, Agnès de Sainte Thècle, qui en devenait l'abbesse le 6 août 1689 et y mourait le 19 mai 1700. Par la suite, Marie des Moulins rentra au monastère des Champs en 1652.

De son côté, Jean Racine rentra au collège de Beauvais jusqu'au 1er octobre 1655. Par la suite, incité par sa tante, Agnès de Sainte-Thècle, il alla à l'école des Granges, dirigée par MM. Lancelot et Pierre Nicole. M. Lancelot y professait le grec, et M. Nicole, le latin. Ils furent avec Antoine Le Maître et M. Hamon, les maîtres de Jean Racine et lui donnèrent le goût de l'écriture. MM. Le Maître et Hamon furent tout particulièrement admiratifs et paternels avec Jean Racine. À la mort de Le Maître en 1656, ce fut principalement Hamon qui éduqua Racine.

De 1655 à 1658, Jean Racine composa de nombreuses poésies regroupées dans un manuscrit " Brouillons et extraits faits presque à la sortie du collège ".

En 1656, Jean Racine inspiré par la dispersion des solitaires et des persécutions, écrivit sa première élégie latine " Ad Christum ". Il composa aussi un poème en l'honneur de Port Royal, " Sacrés Palais de l'Innocence ".

Se sentant une âme de poète, Racine commença à écrire de plus en plus de vers, et correspondit ainsi, avec un de ses cousins, Antoine Vitard, un étudiant en philosophie au collège d'Harcourt à Paris.

En octobre 1658, Jean Racine quitta Port Royal pour le collège d'Harcourt à Paris où il prit des cours de logique et de philosophie. Il ne vivait pas très loin de ses cousins Antoine Vitard, Sieur de Breteuil et le frère de celui-ci, Nicolas Vitard, intendant du Duc de Luynes.

Dès 1660, il quitta le collège d'Harcourt pour l'Hôtel de Luynes où il reçut de son oncle, Nicolas Vitard, lui-même ancien élève de Le Maître, et du jeune Abbé François le Vasseur, un tout autre enseignement, celui de la vie de société. Il faisait bon vivre à l'Hôtel de Luynes où on lisait les dernières comédies antique et à la mode et où on y courtisait les jeunes dames. Racine y commença ainsi ses premiers essais de dramaturge. Dans le courant cette même année, il y composa une Ode sur la Paix des Pyrénées en l'honneur du Cardinal Mazarin, et pour célébrer cette victoire, il eut un concurrent de renom, Jean de La Fontaine. Jean de La Fontaine, étant marié avec la fille du Lieutenant au bailliage de la Ferté-Milon, côtoyait les mêmes amis que Jean Racine, et leur passion commune pour l'écriture, les lia ainsi à une solide amitié.

Dans le courant de cette même année 1660, il composa une nouvelle Ode " La Nymphe de la Seine ", en l'honneur du mariage du Roi Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche. Ce fut son premier grand succès et elle fut imprimée de suite. Cette Ode lui attira la bienveillance de deux grands auteurs, Chapelain et Charles Perrault, qui le guidèrent dans la voix de l'écriture.

Jean Racine s'essaya à d'autres essais mais qui, malheureusement, ne furent pas à la hauteur de son premier succès. Dans le courant de cette année 1660, attiré par le théâtre et encouragé par une comédienne du Marais, Mlle Roste, il composa une pièce " l'Amasie ". Elle devait être interprétée par les Comédiens du Marais, mais ceux-ci s'y refusèrent au dernier moment, ne trouvant plus la pièce à leur goût.

En 1661, inspiré par Mlle de Beauchâteau, il composa une pièce sur les Amours d'Ovide " La Seconde Julie d'Ovide ". Elle devait être interprétée cette fois par les comédiens de l'Hôtel de Bourgogne mais, une fois de plus, ses illusions s'envolèrent.

Au mois de novembre de l'année 1661, l'oncle de Jean Racine, Antoine Sconin, vicaire général d'Uzès, fit venir Racine auprès de lui en Languedoc, pour y étudier la Théologie. Racine ne s'arrêta par pour autant de composer, et envoya à Paris sa nouvelle composition " Les Bains de Vénus ". Toujours attiré par le théâtre, il commença une nouvelle composition dans le courant de l'année 1662, la tragédie " La Thébaïde ".

En 1663, lassé des tractations infructueuses de son oncle pour lui obtenir un maigre prieuré, Jean Racine quitta Uzès pour revenir à l'Hôtel de Luynes à Paris. Quelques années plus tard, les leçons de son oncle s'avérèrent fructifiantes puisqu'il obtint les titres de prieur de Sainte-Madeleine de l'Épinay et prieur de Saint-Jacques de la Ferté.



Jean Racine



Dans le courant du mois de juin 1663, le Roi Louis XIV tomba gravement malade des suites d'une rougeole qui faillit l'emporter. A sa guérison, Jean Racine s'en inspira et fit imprimer une Ode sur sa convalescence. Elle plut au Roi, et celui-ci lui fit, en 1664, obtenir une pension de 600 livres, versée par Colbert. Mais Racine ne s'arrêta pas en si bon chemin et composa une nouvelle Ode en l'honneur du Roi, " La Renommée aux Muses ", qui fut accueillie chaleureusement. Le Comte de Saint-Aignan, appréciant cette nouvelle Ode tout particulièrement, devint son protecteur et le fit entrer dans le cercle fermé de la cour. Ainsi Jean Racine put assister au si prisé lever du Roi.

Le 12 août 1663, Jean Racine se trouva dans une profonde tristesse, suite au décès de sa tant aimée grand-mère paternelle, Marie des Moulins, qui l'avait élevé. Ayant terminé d'écrire sa tragédie " La Thébaïde ", à la fin de cette même année 1663, il voulut la faire interpréter par la troupe de l'Hôtel de Bourgogne, mais celle-ci s'y refusa une nouvelle fois. Ce fut en été de l'année 1664, que Molière et sa troupe interprétèrent cette tragédie. Nicolas Boileau ayant reçu cette nouvelle pièce par un ami de Racine, l'Abbé le Vasseur, donna à Jean Racine quelques conseils d'écriture. De nouveau, par l'intermédiaire de l'Abbé le Vasseur, Boileau et Racine se rencontrèrent, et Nicolas Boileau rentra ainsi dans le cercle d'amis de Jean Racine. Le Quatuor, Jean Racine, Jean de La Fontaine, Molière et Nicolas Boileau, se retrouvait de plus en plus souvent à s'échanger des idées aussi bien en salons privés que dans des cabarets, formant un cercle intime de grands poètes et d'amitiés.

En 1665, Jean Racine composa une nouvelle oeuvre " Alexandre le Grand ", qui fut interprétée vers la fin de l'année par la Troupe de Molière du Palais-Royal et, pour la première fois, par la troupe de l'Hôtel de Bourgogne. Cette nouvelle tragédie obtint un très grand succès. Mais ce succès fut le départ d'une brouille entre Racine et Molière, celui-ci n'acceptant pas que la tragédie " Alexandre " fût également représentée chez son concurrent direct en même temps que par lui et sa troupe. Mais ce ne fut pas la seule raison. Une actrice de la Troupe de Molière, Mlle du Parc, veuve depuis le 4 novembre 1664 de René Barthelot, Sieur du Parc, et maîtresse de Jean Racine, fut incitée par celui-ci à quitter sa troupe pour rentrer dans celle de l'Hôtel de Bourgogne, ce qui se concrétisa en 1667, à Pâques. Cette brouille cassa le quatuor et malgré les essais de réconciliation de leurs deux autres amis, Boileau et La Fontaine, Molière ne fit plus partie de ce cercle intime.

En 1666, suite aux succès montant que connaissait Racine, les critiques ne mirent pas longtemps à venir pour essayer de le dépeindre. Racine eut la déception d'apprendre que M. Nicole, son ancien directeur et professeur de Port Royal, faisait parti de ses plus fervents détracteurs et calomniateurs. Ce fut le début d'une " guerre " assidue entre les deux hommes. Pierre Nicole publiait ses attaques à l'encontre du poète en indiquant que Racine déshonorait son éducation de Port Royal et outrageait la mémoire de ceux qui l'avaient élevé, vu les pièces qu'il composait et sa vie de profane. Racine se défendit par la publication de ses réponses très satiriques et ironiques. Racine fut encore plus profondément blessé quand sa tante, Agnès de Sainte-Thècle, se mit elle aussi à le critiquer, qualifiant son travail " d'hérésie ". Mais l'amour filial ne fut jamais rejeté. Ce fut Jacques Boileau, Docteur en Sorbonne, qui permit à Racine de s'exprimer sur son art devant un conseil et prouver ainsi qu'il était homme d'esprit, mettant enfin un terme à toute cette polémique. Par la suite, Nicole et Racine, se réconcilièrent complètement et devinrent de très bons confidents l'un pour l'autre.

Le 20 avril 1667, son grand-père maternel, Pierre Sconin, qui éleva Marie, la soeur de Jean Racine, mourut à la Ferté-Milon, à l'âge de quatre-vingt onze ans. Dans le courant de cette même année, il composa pour celle qui aimait, Mlle du Parc, une nouvelle tragédie " Andromaque ", qui fut interprétée au mois de novembre par la troupe de l'Hôtel de Bourgogne. Mlle du Parc y tint le rôle d'Andromaque. Cette nouvelle tragédie connut un immense succès, le plaçant ainsi parmi les plus grands auteurs.

En 1668, il composa " Les Plaideurs ". Cette pièce n'ayant pas le succès escompté, eut tout de même un regain de notoriété grâces aux applaudissements de Louis XIV, qui aimait les oeuvres de Racine. Le 11 novembre de cette même année, Mlle du Parc, mourut en couches, ce qui plongea Jean Racine dans une profonde tristesse, le rapprochant de Jean de La Fontaine pour y trouver un peu de réconfort.

En 1669, il composa " Britannicus ".

En 1670, il composa la grande tragédie " Bérénice " à la demande de la Princesse Henriette d'Angleterre, épouse de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV. Elle avait mis en concurrence Jean Racine et Pierre Corneille pour écrire séparément des vers sur les amours de Bérénice. La Princesse Henriette d'Angleterre qui avait adoré la tragédie " Andromaque " de Racine, choisit et préféra facilement la tragédie " Bérénice " de Jean Racine à celle de Corneille, " Tite et Bérénice ". Jean Racine obtint en plus du succès, une élogieuse réputation. Une nouvelle actrice de l'Hôtel de Bourgogne, Mlle de Champmeslé, âgée de vingt-six ans et mariée à l'acteur M. de Champmeslé, entra dans le coeur de Racine en cette même année. Jean Racine fut charmé par la performance de la nouvelle actrice pour son rôle d'Hermione, et ainsi lui offrit le rôle de Bérénice dans sa nouvelle tragédie. Il en tomba amoureux et devint son amant lors des cours qu'il lui faisait pour perfectionner le rôle de Bérénice. Mlle de Champmeslé fut la vedette principale de toutes ses futures pièces.

En 1672, il composa " Bajazet ".

En 1673, Racine composa " Mithridate " qui reçut un bon succès. Le 12 juillet de cette même année, il entra à l'Académie française pour succéder à la Mothe le Vayer.

En 1674, il composa la tragédie à grand succès " Iphigénie ". Jean-Baptiste Colbert, fervent protecteur de Jean Racine, offrit à celui-ci en récompenses de ses belles oeuvres, les charges de conseiller du Roi et de trésorier de France de la ville de Moulins.

En fin d'année 1675, Jean Racine, qui n'était pas le seul amant de Mlle de Champmeslé, fut ombragé par la dernière conquête de celle-ci, le Comte de Tonnerre. Racine décida donc de rompre avec sa maîtresse.

Le 30 juin 1676, Marie Racine, soeur de Jean, se maria avec Antoine Rivière, médecin à la Ferté-Milon et qui devint ensuite contrôleur et grenetier au grenier à sel. Ils eurent deux filles, Marie-Antoinette et Marie-Christine.

En 1677, il composa la célèbre tragédie " Phèdre ", qui reçut un accueil chaleureux mais son triomphe amena de nouvelles calomnies montantes de l'Hôtel de Bouillon. Racine fut lassé de ces nouvelles attaques et voulut se retirer du monde du théâtre pour celui de la dévotion. Sentant le besoin d'une recherche spirituelle, il se tourna vers la religion et voulut être chartreux mais son confesseur l'en dissuada et l'incita à prendre la voie du mariage. Le 1er juin de cette année 1677, il épousa Catherine de Romanet, âgée de vingt-cinq ans, orpheline de Jean-André de Romanet qui fut maire de Paris en 1654-1655 et trésorier de France à Amiens. Catherine de Romanet était bien connu de la famille de Racine du côté des Vitard, ayant par alliance un parent commun. Le mariage de Jean Racine fut heureux et avec son épouse, ils entretinrent une forte tendresse l'un pour l'autre. Ils eurent sept enfants, dont deux fils et cinq filles. Jean Racine donna à ses enfants une éducation austère et leur favorisa une grande érudition.



Jean Racine par De Troy

Jean Racine par De Troy



En octobre 1677, il fut nommé, ainsi que son ami Boileau, historiographe du Roi.

En 1678, Racine et Boileau durent suivre pour la première fois Louis XIV, lors de ses campagnes militaires. Ils arrivèrent le 4 mars au camp de Gand qui capitula cinq jours plus tard et finirent par le siège d'Ypres qui capitula le 24 mars. Le 8 avril, le Roi et ses deux historiographes étaient de retour à Saint-Germain.

Le 11 novembre 1678, naquit Jean-Baptiste, l'aîné du couple Racine. D'une grande érudition, ayant reçu par son père et Nicolas Boileau, un enseignement littéraire français, latin et grec, Jean-Baptiste voulu suivre les traces de son père, en devenant lui-même auteur pour le théâtre. Mais cette vocation qui lui tenait à coeur, déplut fortement à Jean Racine, et Jean-Baptiste dut abandonner cette perspective de carrière.

Le 16 mai 1680, naissance de Marie-Christine, deuxième enfant et l'aînée des cinq filles de Jean Racine.

Le 29 juillet 1682, naquit Anne, la seconde fille, troisième enfant du couple Racine. Elle fut élevée dès son plus jeune âge chez les Ursulines de Melun où elle retrouva son aînée, Marie-Christine.

En 1683, Racine et Boileau suivirent de nouveau Louis XIV, lors d'une nouvelle campagne militaire en Alsace. A la fin de cette même année, à la demande du Marquis de Louvois, Jean Racine et Nicolas Boileau devinrent membres de la très fermée " Petite Académie " fondée par Colbert.

Le 31 juillet 1684, naissance de la troisième fille de Racine, Élisabeth, qu'il appelait affectueusement Babet.

Le 29 novembre 1686, naquit la quatrième fille de Racine, Jeanne-Nicole-Françoise, au doux surnom de Fanchon. Elle fut élevée à Port Royal auprès de sa grande tante, la Mère Agnès de Sainte-Thècle et par la suite, rejoindra sa soeur aînée, Marie-Christine, à Melun.

En 1687, Louis XIV, devant inspecter les fortifications de Luxembourg, emmena Racine avec lui, mais Boileau étant malade, resta à Auteuil. Jean Racine, ayant des lacunes pour décrire les us et coutumes des militaires, reçut par Vauban, les informations nécessaires.

Le 14 mars 1688, naissance de la fille cadette de Racine, Madeleine, surnommée Madelon, qui ne se maria jamais et resta durant toute sa vie auprès de sa mère. A la mort de celle-ci en 1735, elle entra en pension à l'abbaye de Malnoue.

Le 26 janvier 1689, fut représentée pour la première fois à Saint-Cyr, la nouvelle tragédie " Esther " de Racine. Madame de Maintenon, fondatrice de Saint-Cyr et grande protectrice de Racine, lui avait demandé de composer la nouvelle pièce pour ses filles de Saint-Cyr. La pièce obtint un très grand succès, renouant ainsi avec le théâtre, mais pieux cette fois-ci.

À la fin de l'année 1690, Jean Racine fut anoblit par Louis XIV, et devint Gentilhomme Ordinaire du Roi. En cette même fin d'année, Madame de Maintenon demanda de nouveau à Racine de composer une nouvelle oeuvre biblique pour Saint-Cyr. Il écrivit la tragédie " Athalie " et au moment de la représentation en 1691, celle-ci fut interprétée à l'abri des regards, sans décor, ni costume. Le succès de la tragédie précédente, " Esther ", avait décidé Madame de Maintenon à calmer l'enthousiasme et les débordements que cela entraînait. " Athalie " obtint un bon succès auprès du Roi et des quelques personnes ayant eu l'honneur de la voir. Mais dans le courant de cette même année, la tragédie fut imprimée et devint sujette aux mauvaises critiques. Racine en fut profondément blessé et comme à la suite de l'échec de " Phèdre ", abandonna sa nouvelle carrière au " théâtre " de Saint-Cyr.

Le 2 novembre 1692, naissance du cadet de la famille, Louis, appelé affectueusement par son père, Lionval. Des sept enfants, ce fut Louis qui suivit les traces de son père. Il devint plus tard avocat, mais quitta rapidement sa robe d'avocat pour prendre celle de religieux chez les Pères de l'Oratoire. Sentant la même passion qui avait poussé son père à écrire, il quitta les frères pour devenir à son tour poète. Il obtint un pâle reflet de célébrité malgré sa grande connaissance et sa grande érudition poétique apportée par l'éducation paternelle. Sa plus grande et précieuse oeuvre fut la biographie de son père, " Mémoires contenant quelques particularités sur la vie et les ouvrages de Jean Racine ", même si l'idée originelle en était celle de son frère aîné, Jean-Baptiste, idée vite abandonner par ce dernier. Louis Racine épousa Marie Presle de l'Ecluse, fille d'un conseiller du Roi Louis XIV.



Jean Racine



De 1691 à 1693, Jean Racine accompagna pour la dernière fois le Roi lors de ses campagnes militaires. Ainsi, il chroniqua les sièges de Mons et de Namur, de même que la campagne des Pays-Bas. Lors du siège de Namur, Racine composera un opuscule " Relation du siège de Namur ", indépendamment de son récit historique sur Louis XIV.

En 1695, Jean-Baptiste Racine devint Gentilhomme Ordinaire du Roi, et travailla pour M. de Torcy, ministre des affaires étrangères et par la suite pour M. de Bonrepaux, ambassadeur de France. De nature solitaire, il ne se maria jamais, préférant la compagnie des livres et perfectionnant ainsi son érudition. Dans le courant cette même année, Élisabeth Racine rentra chez les dames de Variville, de l'ordre de Fontevrauld, en Beauvaisis où elle fut élevée et y prononça plus tard ses voeux, malgré les essais de son père pour l'en dissuader. Dans le courant cette même année, Jean Racine eut la grande tristesse de perdre son meilleur ami, Jean de La Fontaine, le 13 avril 1695, restant à son chevet jusqu'aux derniers moments. Ce nouveau choc accentua les douleurs hépatiques de Racine.

Le 29 décembre 1696, l'aînée des filles de Racine, Marie-Catherine, devient Carmélite du faubourg Saint Jacques et étant la fille préférée de Jean Racine, il fut complètement bouleversé par cette séparation. Marie-Christine tomba malade peu de temps après son arrivée chez les Carmélites, et dut revenir en convalescence chez ses parents, ce qui enchanta son père. A la fin de sa convalescence, elle voulut rentrée à l'abbaye de Port-Royal auprès de sa grande tante, Agnès de Sainte-Thècle, mais l'abbaye n'acceptait plus personne. Jean Racine en profita pour demander à sa fille de rester auprès de lui, mais Marie-Christine, dont l'obstination à devenir religieuse était connue, refusa et ne pouvant retourner chez les Carmélites, rentra comme religieuse à l'abbaye de Gif, près de Versailles.

À la Pâques de 1698, Marie-Christine Racine dut quitter l'abbaye de Gif et retourna ainsi auprès de ses parents. Son père en profita pour l'inciter à participer aux sorties mondaines afin d'oublier son désir de retrouver une nouvelle abbaye. Au début, elle s'y refusa en restant enfermée, puis dans le courant de cette année, elle commença à s'y intéresser, ce qui incita Jean Racine à lui trouver un mari rapidement. Le 15 mai 1698, Mlle de Champmeslé, l'ancienne maîtresse de Racine mourut à Auteuil, ce qui attrista Jean Racine. Le 6 novembre de cette même année, la seconde fille de Racine, Anne, qu'il appelait affectueusement Nanette, devint novice. Ses parents et Marie-Christine assistèrent à la cérémonie. Bouleversé par cette nouvelle séparation, Jean Racine y apparut affaibli des suites de douleurs hépatiques. Déjà en 1697, Jean Racine avait été spécialement à Melun pour dissuader Anne, mais sans succès.

Le 7 janvier 1699, Jean Racine eut la joie d'assister au mariage de sa fille aînée, Marie-Christine, avec M. Collin de Morambert. Ce fut le seul mariage auquel il assista car Marie-Christine fut la seule de ses filles à se marier.

En mars 1699, les douleurs hépatiques de Racine s'aggravèrent et une tumeur y fut décelée. Sa famille et ses amis, dont Nicolas Boileau, assistèrent à ses derniers moments de grandes souffrances. Il mourut chez lui, rue des Marais, le 21 avril 1699. Il fut inhumé à sa demande au cimetière de l'Abbaye de Port Royal des Champs. À la destruction de l'Abbaye, la famille de Jean Racine dut exhumer son corps le 2 décembre 1711, pour le transporter dans sa dernière demeure, l'église de Saint-Étienne du Mont.

Son épouse, Catherine de Romanet, devenue veuve, mourut dans des conditions assez précaires, le 15 novembre 1735.

Biographie écrite par Karine Merdrignac.
Mise en ligne le 17/10/2002

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