Paul Scarron
1610 - 1660

Écrivain



Paul Scarron



Il naquit à Paris en 1610 d'une famille de magistrats, son père était conseiller à la Cour des Comptes.

À 19 ans, il intégra les ordres et il quitta Paris en 1632 pour s'installer au Mans jusqu'en 1640 où il devint secrétaire chanoine de l'évêque du Mans, Charles de Beaumanoir. Ce qui ne le brida pas à se dévergonder très tôt dans les milieux libertins.

Bossu et souffrant de rhumatismes, il obtint une petite rente comme " malade de la reine " . À 27 ans, ses jambes se paralysèrent, séquelles d'une longue maladie.

En 1643, son " Recueil de quelques vers burlesques " fut publié, se lançant ainsi dans la littérature burlesque et instituant un nouveau style qu'il domina grâce à sa " verve " mordante et malicieuse. Cette littérature désigna l'attitude extravagante des bienséances précieuses.

Il publia en 1644 une épopée burlesque " Le Typhon " . Il écrivit des comédies pour le théâtre " Jodelet ou le Maître valet " en 1643 et " Don Japhet d'Arménie " en 1647, publié en 1652. Des comédies et farces suivirent en écriture, " Jodelet " en 1645 et " Jodelet souffleté " en 1646.

Scarron publia pendant la Fronde une mazarinade, texte satyrique contre Mazarin.

De 1648 à 1659, il écrivit " Le Virgile travesti ", une parodie burlesque de l'épopée antique, " l'Énéide ", et en 1651 pour la première partie et 1657 pour la seconde partie, il se mit sur son " Roman Comique ", retraçant les aventures d'une troupe de comédiens ambulants. Il décrivit dans son roman les us et coutumes des provinciaux, des bourgeois et des gens du théâtre. Ce roman baroque devint son chef-d'oeuvre. Il arriva à associer la comédie burlesque au romanesque précieux. Une troisième partie fut prévue mais jamais achevée.

En 1652, il épousa une jeune fille pauvre d'à peine 17 ans, Françoise d'Aubigné, petite-fille d'Agrippa d'Aubigné. De 25 ans sa cadette, cette orpheline accepta le mariage pour échapper au couvent.

De nouvelles comédies furent publiées, " L'Écolier de Salamanque " en 1654, " Le Marquis ridicule ou la comtesse faite à la hâte " en 1655, " La Fausse Apparence " en 1657 et " Le Prince corsaire " en 1658.

De 1655 à 1657, il écrivit des Nouvelles tragi-comiques.

Scarron et son épouse Françoise d'Aubigné animèrent leur salon, " le salon jaune ", dans leur hôtel de Troyes situé dans le quartier du Marais, quartier qui devint le grand lieu des arts et des lettres pour les mondains et les intellectuels.

Il décéda à Paris en 1660 à l'âge de 50 ans, laissant veuve et sans fortune après 8 ans de mariage, Françoise d'Aubigné qui devint quelques années plus tard Madame de Maintenon et seconde épouse " secrète " de Louis XIV. Il fut inhumé en l'Église Saint Gervais Saint Protais. Il resta dans la mémoire de tous comme un bon vivant et d'humeur joyeuse et malicieuse malgré la maladie et la paralysie.

Il écrivit sa propre épitaphe, devenue célèbre, sur ses souffrances continues.

Celui qui ci maintenant dort
Fit plus de pitié que d’envie,
Et souffrit mille fois la mort
Avant que de perdre la vie.

Passant, ne fais ici de bruit,
Prends garde qu’aucun ne l’éveille ;
Car voici la première nuit
Que le pauvre Scarron sommeille.

Biographie écrite par Karine Merdrignac.
Mise en ligne le 29/11/2006

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