Marie-Jeanne L'Héritier de Villandon
v. 1664 – 1734

Femme de Lettres



Marie-Jeanne L'Héritier de Villandon



Elle naquit à Paris en novembre 1664.

Son père, Nicolas l'Héritier, seigneur de Nouvellon et de Villandon, descendant d'une noble et ancienne famille normande, fut mousquetaire et officier du régiment des gardes françaises. Suite à une importante blessure, il devint trésorier de ce régiment. Il reçut de Louis XIV le titre d'historiographe royal et fut également connu comme poète tragique. Il écrivit quelques oeuvres dont " Amphytrion ou Hercule furieux " en 1638 et Le Grand Clovis ". Il mourut à Paris en août 1680.

Sa mère, Françoise Le Clerc était la nièce de M. Duvair, garde des sceaux de France. Elle mourut en août 1704.
Marie-Jeanne L'Héritier de Villandon avait un frère, Nicolas l'Héritier qui fut écuyer et également historiographe du roi. Il mourut à Paris le 17 janvier 1702.

Dès son plus jeune âge, son père lui donna une éducation très orientée sur les sciences, l'Histoire et la poésie.

Elle fut habituée très tôt aux salons littéraires par son oncle Charles Perrault. Elle devint une précieuse de renom et la grande amie de Madame de Scudéry, de la baronne d'Aulnoy et d'Henriette-Julie de Murat.
À la mort de Madame de Scudéry en 1701, Marie-Jeanne L'Héritier de Villandon continua le salon de celle-ci.

Elle valorisa et incita un engouement pour les contes au sein des salons. Son oncle, Charles Perrault, voulu écrire des contes tirés d'anciennes historiettes populaires et Marie-Jeanne le soutenu ardemment. Cela lui donna l'idée d'imaginer ses propres contes à partir d'anciennes épopées, de contes de nourrice, de vieilles chroniques...

Elle publia en juillet 1689 dans le " Mercure Galant " une idylle appelée " Le printemps glacé ".

En 1692, elle remporta le prix des vers au Palinod de Caen.

En 1696, ses contes furent édités dans l'ouvrage " Oeuvres mêlées " contenant " l'Adroite Princesse ou les aventures de Finette ", " L'avare puni ", " Les enchantements de l'éloquence " et " Marmoison ou l'Innocente tromperie ".
Cette même année, elle fut accueillie à l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse, suite aux prix des Lanterniste de Toulouse qu'elle avait remporté en 1695 et 1696.

En 1697, elle devint membre de l'Académie des Ricovrati de Padoue.

En 1702, elle fit paraître " l'Apothéose de Mlle de Scudéry " en l'honneur de son amie.

Elle écrivit des poésies dont certaines furent publiées dans le " Mercure Galant ".

L'abbé de Mauroi, un de ses protecteurs, la présenta à Marie d'Orléans de Longueville, duchesse de Némours.
Elle composa un épithalame pour le mariage de celle-ci avec le duc de Lorraine.

Marie d'Orléans de Longueville, duchesse de Némours la fit venir à la Cour pour rester près d'elle. Elle y resta douze ans.
La duchesse de Longueville lui légua ses mémoires qu'elle avait écrit secrètement.
En 1709, elle fit paraître les mémoires de sa protectrice, " Mémoires de la duchesse de Longueville " en y rajoutant des notes historiques et un bel éloge.

En 1711, à la mort de Louis de France dit le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, elle écrivit " La pompe dauphine ", mêlée de prose et de vers.

En 1712, à la mort du nouveau Dauphin, le duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV et père du futur Louis XV, elle écrivit " Le Tombeau de Monsieur le Dauphin ".

En 1718, elle publia " Les caprices du destins, ou Recueil d'histoires singulières et amusantes arrivées de nos jours ".

En 1732, elle fit éditer sa traduction en vers français de l'oeuvre d'Ovide " Les épîtres héroïques d'Ovide ".

Elle ne se maria jamais. Elle vivait grâce aux mécénats de ses protectrices et à une pension de 400 livres que le garde des Sceaux Chauvelin lui octroyait.

Elle mourut à Paris le 24 février 1734.

Biographie écrite par Karine Merdrignac.
Mise en ligne le 28/03/2011

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