Mont-Louis

Cimetière du Père La Chaise



Mont-Louis

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Le 11 août 1626, Claude Franquelin, secrétaire du duc d'Anjou, et sa femme Madeleine Le Bouc vendirent pour 5 400 livres à Marie L'Huillier, veuve de Claude Marcel, leur propriété aux portes du faubourg Saint-Antoine, lieu actuel du cimetière de l'Est du Père La Chaise. Elle fit cet achat pour les Jésuites de la maison-professe de Saint-Louis. Les jésuites installèrent sur cette colline une maison de campagne commune aux jésuites de Paris.

Les jésuites nommèrent la demeure " la Folie-Regnault ", nom d'un précédent propriétaire, Régnault-Wandonne, un épicier et bourgeois de Paris du XIVème siècle.

D'après Chantelauze, l'historien du Père de La Chaize, le nom " Mont-Louis " serait venu plus tard en mémoire de Louis XIV, qui en pleine Fronde, assista en ce lieu le 2 juillet 1652, au combat entre Turenne et Condé qui se déroulait au Faubourg Saint-Antoine.
Mais d'après le géographe Jaillot, les jésuites nommèrent le domaine " Montlouis ", " Mont-Louis " ou " Mont-Saint-Louis " vers 1627, en l'honneur de leur maison professe de Saint-Louis de la rue Saint-Antoine.

En 1682, la propriété tombait en ruine. Le Père François d'Aix de La Chaize demanda au Roi de la rénover. Louis XIV accepta et la fit reconstruire plus grande et plus confortable. Des terrains entourant Mont-Louis furent achetés, ce qui permit l'agrandissement de la propriété.

Une fois par mois, les Pères jésuites y séjournaient pour se reposer, tout en se promenant dans les jardins, les orangeries, les bois, les prairies verdoyantes, les vergers...

Le Père de La Chaize y allait plus souvent, amené par une voiture de la cour. Il s'y fit un pied-à-terre pour y recevoir sa famille et ses proches amis comme Jean Racine et Nicolas Boileau.

Les Faubouriens virent régulièrement le Père de La Chaize venir à Mont-Louis qu'ils en oublièrent que les jésuites en étaient les propriétaires. Ils finirent par croire que le confesseur du Roi en était le seul propriétaire et donnèrent à tort le nom du Père La Chaise à la demeure.

Le 31 août 1763, à l'époque où les jésuites furent bannis de France par le ministère Choiseul, Mont-Louis fut vendu aux profits de leurs créanciers, à Jean-Baptiste Gratin, maître peintre et à sa femme Françoise Boullaguet au prix de 63 100 livres.

Le domaine fut de nouveau mis en vente à la mort du peintre, Jean-Baptiste Gratin par sa veuve et leur fils et fut racheté le 25 avril 1770 par le chevalier Charles-François de Saint-Ouen au prix de 72 500 livres. Mais n'ayant pas suivi les conditions de vente, la propriété fut remise aux enchères. La propriété fut adjugée pour 60 050 livres à Sieur Michaux le 4 décembre 1771, qui l'avait acquis pour Antoine Léris, écuyer, premier huissier de la Chambre des Comptes, au nom de Jeanne Pia, veuve de Jacques Baron. Antoine Léris était curateur de Jeanne Pia et tuteur de ses enfants Baron (mineurs à ce moment-là).

Le 21 février 1801, le préfet de la Seine, Nicolas Frochot, fit un arrêté pour créer trois grands cimetières parisiens. En 1803, la Ville de Paris racheta à la famille Baron le domaine de Mont-Louis pour 180 000 francs. La propriété mesurait alors 17 hectares et 58 ares. Le préfet Nicolas Frochot oeuvra pour transformer le lieu en cimetière. Il eut l'aval de Napoléon Bonaparte.

L'architecte Alexandre-Théodore Brongniart, membre de l'Académie d'Architecture, fut chargé de l'aménagement.

Le cimetière ouvrit officiellement le 21 mai 1804.

La maison, dite du Père La Chaise, demeurait encore dans le domaine à ce moment-là mais dans un état de vétusté avancé qui datait déjà des précédents propriétaires.

L'architecte Alexandre-Théodore Brongniart fut inhumé dans le cimetière en juin 1813. La Bourse de Paris, dont il fut l'architecte, y est représentée sur un bas-relief de son tombeau.
L'ancien propriétaire du domaine de Mont-Louis, Louis Baron Desfontaines y fut inhumé en 1822.

Biographie écrite par Karine Merdrignac.
Mis en ligne le 25/05/2011

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